Quartier général du Führer

ensemble des quartiers généraux d'Hitler

Le Quartier général du Führer, en allemand Führerhauptquartier, abrégé en FHQ, est le nom donné aux quartiers généraux construits pour le Führer, Adolf Hitler, en tant que commandant en chef des Forces armées allemandes[a] avant et pendant la Seconde Guerre mondiale.

Carte des Quartiers généraux du Führer.

Parmi les plus connus, on peut citer :

En 2024, le mieux conservé de tous est : le Wolfsschlucht II, dans le nord de la France à proximité du village de Margival (Aisne).

Différents quartiers généraux

modifier

Quartiers généraux fixes

modifier

Le tableau ci-dessous fournit :

  • la liste des dix Quartiers généraux qui ont été utilisés (au moins une journée) par le Führer[b] ;
  • puis la liste de ceux qui n'ont pas été utilisés par Hitler[b], notamment s'ils n'ont pas été achevés.
NomAutres nomsLocalisationDébut de constructionAchèvementUtilisé comme Quartier général du Führer
1.Adlerhorst[1]Mühle (OT)
Bauvorhaben Z
Lager K
Bauvorhaben C
Bad Nauheim,  Reich allemandouioui : utilisé par Hitler durant la bataille des Ardennes (de à )
2.Anlage Süd[1]Askania SüdStrzyżów (All. Strezow), Pologneouioui : Hitler y rencontre Benito Mussolini les et [1]
3.Berghof[2]aucunObersalzberg, Berchtesgaden,  Reich allemandvers 1934ouioui, mais non usuellement désigné comme étant un Quartier général du Führer
4.Felsennest[3]aucunRodert, Bad Münstereifel,  Reich allemandinconnueouioui : utilisé par Hitler en mai 1940[c]
5.Führerbunker[4]aucunBerlin,  Reich allemand et ouioui : Hitler l'occupe de janvier 1945 jusqu'à son suicide le  ; cependant non usuellement désigné comme étant un Quartier général du Führer
6.Tannenberg[5],[d]aucunFreudenstadt/Kniebis,  Reich allemandouioui : du au , après la campagne de France
7.Werwolf[1]EichenhainVinnytsia, Union soviétiqueouioui
8.Wolfsschanze[6]Askania NordRastenburg  Reich allemandouioui : du au [e]
9.Wolfsschlucht I[7]aucunBrûly-de-Pesche près de Couvin, Belgiqueouioui : du au [f]
10.Wolfsschlucht II[1]W2Margival, Franceouioui : le , sur une seule journée[g]
11.Anlage Mitte[1]Askania MitteTomaszów Mazowiecki, PologneouiNon : utilisé seulement par l'industrie
12.Anlage Riese[2]aucunWaldenburg,  Reich allemandNonNon
13.Bärenhöhle[8]aucunSmolensk, Union soviétiqueouiNon : utilisé seulement par le Heeresgruppe Mitte
14.Olga[2]aucunÀ 200 km au nord de Minsk, Union soviétiqueNonNon
15.S III[2]Wolfsturm, Olgaetc.Ohrdruf,  Reich allemandautomne (?)NonNon
16.Siegfried[2]aucunPullach,  Reich allemand1943ouiNon
17.Waldwiese[8]aucunGlan-Münchweiler,  Reich allemandouiNon
18.Wasserburg[8]aucunPskov (Pleskau), Union soviétiqueouiNon : assigné au Heeresgruppe Nord
19.Wolfsschlucht III[2]W3Saint-Rimay, FranceNonNon
20.Zigeuner[2]BrunhildeAngevillers, FranceNonNon

Quartiers généraux mobiles

modifier

Train spécial (Führersonderzug ou Amerika)

modifier

Le train spécial du Führer, Führersonderzug en allemand, désigne le train fréquemment utilisé par Adolf Hitler pour voyager à travers l'Europe entre ses différents quartiers généraux (cf. infra)[9]. Après qu'Hitler a vu le train de Mussolini, celui-ci est commandé à la Deutsche Reichsbahn en 1937, puis livré en août 1939[10]. Son premier voyage se fait de Berlin au Nord-Ouest de la Pologne peu après le début de la Guerre[10]. Ce train lui servait également de quartier général qui était appelé FHQu Frühlingssturm (vent de printemps) quand pendant la campagne des Balkans au printemps 1941, il fut localisé à Mönichkirchen en Autriche. Auparavant en 1940 le train était nommé Führersonderzug « Amerika » et fut désigné après sous le code de Führersonderzug « Brandenburg » après l'entrée en guerre des États-Unis[10]. Après la campagne des Balkans, le train ne fut plus utilisé comme quartier général, mais Hitler l'utilisa toujours pour ses déplacements entre Berlin, Berchtesgaden et Munich notamment. Le dernier voyage en train a lieu le de Adlerhorst, en direction de Berlin[10].

Deux trains fantômes existaient également, pour rouler devant et derrière ce train et servir de leurre[10]. Les villes d'arrivées du train étaient souvent choisies à cause de la présence d'un tunnel permettant d'abriter le long train des bombardements[10].

La composition exacte du Führersonderzug n'est pas connue avec certitude, néanmoins un nombre important de détails sont révélés par les informations du départ "Bln 2009", quand le train partit d’Anhalter Bahnhof à Berlin le pour arriver à la Wolfsschanze le .

Les seize ou dix-sept véhicules composant le train, pour environ 430 mètres de longueur[10], sont dans l'ordre[2] :

  • deux locomotives en unité multiple ;
  • un wagon de combat (Flakwagen) armé de deux canons antiaériens[10] ;
  • un fourgon à bagages ;
  • le Führerwagen, voiture réservée à l'usage personnel de Hitler ; ce wagon est brulé en Autriche par les SS le puis rendu plus tard aux Allemands[10].
  • le Befehlswagen (voiture de commandement) incluant une salle de conférence et un centre de télécommunications ;
  • le Begleitkommandowagen, pour le Führerbegleitkommando (unité SS chargée de la protection de Hitler, 26 hommes[10]) ;
  • une voiture salle à manger ;
  • deux voitures pour invités ;
  • le Badewagen (voiture salle de bains avec une baignoire en marbre[10]) ;
  • une seconde voiture salle à manger ;
  • deux voitures-couchettes pour le personnel ;
  • un Pressewagen (voiture pour la presse) ;
  • un second fourgon à bagages ;
  • un dernier wagon de combat Flakwagen.

Autres trains spéciaux

modifier

Il existait d'autres trains spéciaux (Sonderzug en allemand) utilisés par les dignitaires ou les chefs militaires du régime[1],[8] comme Göring ou Himmler[10] :

  • Ministerzug (train des ministres) utilisé par Ribbentrop et Himmler ;
  • Sonderzug "Afrika" (aussi appelé "Braunschweig"), utilisé par le chef du haut commandement des forces armées allemandes (Chef des Oberkommandos der Wehrmacht (Chef des OKW))[h]
  • Sonderzug "Asien" (aussi appelé "Pommern") utilisé par Hermann Göring[i] ;
  • Sonderzug "Atlantik" (aussi appelé "Auerhahn"), utilisé par le commandant en chef de la Kriegsmarine[j] ;
  • Sonderzug "Atlas" (aussi appelé "Franken"), un train de commandement utilisé par l'état-major d'opérations des forces armées (Wehrmachtführungsstabes) ;
  • Sonderzug "Enzian", train de commandement utilisé par le chef du service de renseignement de la Luftwaffe (Nachrichtenwesens der Luftwaffe) ;
  • Sonderzug "Ostpreußen" (aussi appelé "Sonderzug 4"), utilisé par le haut commandement de l’Armée de terre (Oberkommando des Heeres (OKH))[k] ;
  • Sonderzug "Robinson 1", utilisé par le commandement de la Luftwaffe ;
  • Sonderzug "Robinson 2", utilisé par le chef d'état-major adjoint de la Luftwaffe[l] ;
  • Sonderzug "Steiermark" (aussi appelé "Heinrich" et "Transport 44") utilisé par Himmler ;
  • Sonderzug "Westfalen", utilisé par Ribbentrop ;
  • Sonderzug "Württemberg", utilisé par le chef d'état-major adjoint de la Heer (Gen. St.d. H. - Generalstabschef des Heeres)[m].

Galerie de photographies

modifier

Notes et références

modifier
  1. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Forces armées allemandes comprenaient la Wehrmacht et la Waffen-SS ; la Wehrmacht était elle-même composée de : la Heer (l'Armée de terre), la Luftwaffe (l'Armée de l'air) et la Kriegsmarine (la Marine de guerre).
  2. a et b Le rangement est par ordre alphabétique, dans chaque catégorie : 1o utilisés ; 2o non utilisés.
  3. Pendant la 1re partie de la campagne de France.
  4. À ne pas confondre avec Tannenberg, village de Prusse-Orientale, où eurent lieu les batailles de Tannenberg, près de Rastenburg qui est en fait l'emplacement d’un autre Quartier général, en l'occurrence le plus fréquenté par le Führer, la Wolfsschanze.
  5. Sur plus de 800 jours, c'est donc le Quartier général qui a été le plus utilisé par le Führer ; c’est aussi l'endroit où s'est déroulé l’attentat manqué du dans lequel Hitler a échappé à la mort, en raison de circonstances fortuites favorables.
  6. Pendant la 2e partie de la campagne de France.
  7. Pendant la bataille de Normandie.
  8. De 1938 à 1945, cette fonction est assurée par Keitel qui n'est pas le commandant en chef de la Wehrmacht, car celui-ci est Hitler lui-même, de 1938 à 1945.
  9. Le commandant en chef de la Luftwaffe.
  10. Cette fonction est assurée par les amiraux Raeder (jusqu'à ) puis Dönitz.
  11. Le commandant en chef de l'Armée de terre est Brauchitsch jusqu'en , date à partir de laquelle Hitler exerce directement la fonction.
  12. Successivement de 1939 à 1945 : Jeschonnek, Korten, Kreipe (en) et Koller.
  13. Cette fonction est principalement assurée successivement par Halder (1938-42), Zeitzler (1942-44), Heusinger (1944) et Guderian (1944-45).

Références

modifier
  1. a b c d e f et g Raiber 1977, p. 48-51.
  2. a b c d e f g et h Raiber 1977, p. 2-3.
  3. Raiber 1977, p. 4.
  4. The Berlin Führerbunker: The Thirteenth Hole, After the Battle, non.61 Special Edition (entire)
  5. Raiber 1977, p. 18.
  6. Raiber 1977, p. 28.
  7. Raiber 1977, p. 10.
  8. a b c et d Der Kommandant Führerhauptquartier « Copie archivée » (version du sur Internet Archive) from Das Bundesarchiv (German, http://www.bundesarchiv.de)
  9. Raiber 1977, Introd. et p. 1.
  10. a b c d e f g h i j k et l F-G. L., « Le monstre de Hitler », Le Point, no 2606,‎ , p. 33 (ISSN 0242-6005)

Annexes

modifier

Bibliographie

modifier
  • Beevor, Antony, Berlin - The Downfall 1945
  • Eberle, Henrik and Uhl, Matthias, The Unknown Hitler
  • Hansen, Hans-Josef: Felsennest - Das vergessene Führerhauptquartier in der Eifel. Bau, Nutzung, Zerstörung. Aachen 2006, Helios-Verlag, (ISBN 3-938208-21-X).
  • Kuffner, Alexander: Zeitreiseführer Eifel 1933-45. Helios, Aachen 2007, (ISBN 978-3-938208-42-7).
  • (en) Richard Raiber, Guide to Hitler's Headquarters : After The Battle, vol. 19, Londres, Battle of Britain International Ltd, (lire en ligne).
  • Ramsey, Winston G. (editor) & Posch, Tom (researcher), The Berlin Führerbunker: The Thirteenth Hole, After the Battle, No.61, Special Edition, Battle of Britain International Ltd, 1988, London
  • von Loringhoven, Bernd Freytag/d’Alançon, François: Mit Hitler im Bunker. Aufzeichnungen aus dem Führerhauptquartier Juli 1944 – April 1945. Berlin 2005, wjs-Verlag, (ISBN 3-937989-14-5).
  • Schulz, Alfons: Drei Jahre in der Nachrichtenzentrale des Führerhauptquartiers. Christiana-Verlag, Stein am Rhein. 2. Aufl. 1997. (ISBN 3-7171-1028-4).
  • Seidler, Franz W./Zeigert, Dieter : Die Führerhauptquartiere. Anlagen und Planungen im Zweiten Weltkrieg. München: Herbig 2000. (ISBN 3-7766-2154-0).