Liste des chefs d'État argentins

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Cet article dresse la liste des chefs d'État argentins, qui portent aujourd'hui le titre de président de la Nation argentine (en espagnol : Presidente de la Nación Argentina), à la fois chef de l'État et du gouvernement de l'Argentine.

L'Argentine a connu plusieurs régimes politiques, successivement les Provinces-Unies du Río de la Plata, la Confédération argentine et enfin la République argentine[1].

Liste des chefs d'États argentins

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Les dates en italique indiquent de facto la continuation du pouvoir ; les noms en gras et italiques indiquent un nom d'usage (etc.) par lequel la personne est connue communément.

Provinces-Unies du Rio de La Plata (1810-1831)

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Les juntes (1810-1811)

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MandatNomPartiNote
au Cornelio Saavedra, président du premier conseil
au Joaquín Campana, président de la Junta GrandePremier président de la Junta Grande
au Domingo Matheu, président de la Junta GrandeDeuxième président de la Junta Grande

Les triumvirats (1811-1814)

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MandatNomPartiNote
au Premier Triumvirat (1811-1812) :
Feliciano Antonio Chiclana, Triumviro

Manuel de Sarratea, Triumviro

Juan José Paso, Triumviro

Juan Martín de Pueyrredón, Triumviro

Premier Triumvirat
au Second Triumvirat (1812-1814) :
Juan José Paso, Triumviro

Nicolás Rodríguez Peña, Triumviro

Antonio Álvarez Jonte, Triumviro

Gervasio Antonio de Posadas, Triumviro

Deuxième Triumvirat

Le Directoire (1814-1820)

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MandatNomPartiNote
au Gervasio Antonio de Posadas, directeur suprême  
au Carlos María de Alvear, directeur suprême  
au Juan José Viamonte, directeur suprême  
José Rondeau, directeur suprême
au Ignacio Álvarez Thomas, directeur suprême  
au Antonio González Balcarce (es), directeur suprême  
au Juan Martín de Pueyrredón, directeur suprême  
au José Rondeau, directeur suprême  
au Juan Pedro Aguirre, directeur suprême  

Présidents de la Nation (1826-1827)

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La guerre de Cisplatine contre l'empire du Brésil pousse le Congrès à déclarer la nécessité d'un pouvoir centralisé pour soutenir l'effort de guerre.

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
1 Bernardino Rivadavia
(1780-1845)
1826Parti unitaireIl reçoit peu de soutien des provinces et doit démissionner après avoir négocié une paix défavorable avec le Brésil.
2 Vicente López y Planes
(1785-1856)
Parti unitairePeu soutenu, il met fin au régime présidentiel.

Période 1827-1831

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Confédération, pas de chef d'État en titre

Confédération Argentine (1831-1861)

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1852-1854 : directeur provisoire

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MandatNomPartiNote
au Justo José de Urquiza, Directeur provisoire puis président de la Nation (1854)Parti fédéralisteGouverneur de la Province d'Entre Ríos

1852-1861 : présidents de la Confédération Argentine

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
3 Justo José de Urquiza
(1801-1870)
1853Parti fédéralisteEntrée en vigueur de la Constitution de 1853. Après la bataille de Cepeda, il négocie le pacte de San José de Flores avec l'État de Buenos Aires vaincu.
4 Santiago Derqui
(1809-1867)
1860Parti fédéralisteLa défaite face à Buenos Aires à la bataille de Pavón le pousse à la démission.
5 Juan Esteban Pedernera
(1796-1886)
Parti fédéralisteDépassé par les événements, il cède à Bartolomé Mitre les rênes du pouvoir.

République Argentine (depuis 1861)

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1861-1880 : présidences historiques

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Dans l'historiographie argentine, on appelle présidences historiques (es) (en espagnol : Presidencias históricas) les trois premières présidences de la République suivant la bataille de Pavón, correspondant aux mandats de Bartolomé Mitre, Domingo Faustino Sarmiento et Nicolás Avellaneda.

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
6 Bartolomé Mitre
(1821-1906)
LibéralDe facto dirigeant du pays.
Auto-proclamé « chargé du pouvoir exécutif national ».
Nommé à la tête du pouvoir exécutif par le Congrès.
1862Libéral
Nationaliste
Élu président de la Nation. Sous son mandat débute la guerre de la Triple-Alliance.
7 Domingo Faustino Sarmiento
(1811-1888)
1868Le recensement de 1869 révèle que 71 % de la population est analphabète.
8 Nicolás Avellaneda
(1837-1885)
1874Parti autonomiste nationalIl favorise l'immigration et acte la fédéralisation de Buenos Aires.

1880-1916 : présidences libérales

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Les présidences libérales sont celles de la « génération de 1880 » qui applique les principes du libéralisme et a pour devise « paix et administration » (en espagnol : paz y administración). La période est également nommée République conservatrice.

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
9 Julio Argentino Roca
(1843-1914)
1880Parti autonomiste national1er mandat. Il met en place l'enseignement public, laïc et gratuit.
10 Miguel Juárez Celman
(1844-1909)
1886Parti autonomiste nationalChassé du pouvoir par la révolution du Parc.
11 Carlos Pellegrini
(1846-1906)
Parti autonomiste nationalFondateur de la Banque de la Nation argentine.
12 Luis Sáenz Peña
(1822-1907)
1892Parti autonomiste nationalIl démissionne.
13 José Evaristo Uriburu
(1831-1914)
Parti autonomiste national
14 Julio Argentino Roca
(1843-1914)
1898Parti autonomiste national2e mandat.
15 Manuel Quintana
(1835-1906)
1904Parti autonomiste nationalPremier président à mourir dans l'exercice de ses fonctions.
16 José Figueroa Alcorta
(1860-1931)
Parti autonomiste nationalSous son mandat a lieu la Semaine rouge.
17 Roque Sáenz Peña
(1851-1914)
1910Parti autonomiste nationalLa loi Sáenz Peña met en place le suffrage universel. Il meurt dans l'exercice de ses fonctions.
18 Victorino de la Plaza
(1840-1919)
Parti libertarien

1916-1930 : présidences radicales

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La période radicale s'étend de 1916 au coup d'État militaire de 1930.

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
19 Hipólito Yrigoyen
(1852-1933)
1916Union civique radicale1er mandat. Sous son mandat a lieu la Semaine tragique.
20 Marcelo Torcuato de Alvear
(1868-1942)
1922Union civique radicaleIl fonde YPF comme entreprise d'État.
21 Hipólito Yrigoyen
(1852-1933)
1928Union civique radicale2e mandat. Destitué par un coup d'État.

1930-1943 : « décennie infâme »

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
22 José Félix Uriburu
(1868-1932)
Coup d'ÉtatMilitaire
23 Agustín Pedro Justo
(1876-1943)
1931Parti démocrate national
(Concordancia)
24 Roberto Marcelino Ortiz
(1886-1942)
1937Union civique radicale antipersonnaliste
(Concordancia)
25 Ramón Castillo
(1873-1944)
Parti démocrate national
(Concordancia)
Destitué par un coup d'État.

1943-1946 : révolution de 1943

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
Arturo Rawson
(1885-1952)
Coup d’ÉtatMilitaireAssume provisoirement le pouvoir exécutif jusqu'à la nomination de Pedro Pablo Ramírez.
26 Pedro Pablo Ramírez
(1884-1962)
MilitaireSoutenu par le GOU, il applique la censure, réinstaure l'enseignement catholique à l'école et persécute l'opposition avant de démissionner.
27 Edelmiro Julián Farrell
(1887-1980)
MilitaireSoutenu aussi par le GOU. Il déclare la guerre à l'Axe puis organise de nouvelles élections.

1946-1955 : Présidence de Perón

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
28 Juan Domingo Perón
(1895-1974)
1946Parti justicialiste1er mandat.
19512e mandat. Destitué par un coup d'État.

1955-1958 : « révolution libératrice »

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
José Domingo Molina Gómez
(1896-1969)
Coup d’ÉtatMilitairePrésident par intérim jusqu'à la nomination de Lonardi.
29 Eduardo Lonardi
(1896-1956)
MilitaireDéposé par la junte pour avoir été trop conciliant avec les péronistes.
30 Pedro Eugenio Aramburu
(1903-1970)
MilitaireIl réprime durement l'opposition et interdit le péronisme.

1958-1966 : une démocratie fragile

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De 1958 au coup d'État militaire de 1966, trois présidents radicaux se succèdent.

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
31 Arturo Frondizi
(1908-1995)
1958Union civique radicaleDestitué par un coup d'État.
32 José María Guido
(1910-1975)
Union civique radicale
33 Arturo Umberto Illia
(1900-1983)
1963Union civique radicaleDestitué par un coup d'État.

1966-1973 : « révolution argentine »

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Par le coup d'État de 1966, l'armée met en place l'auto-proclamée « Révolution argentine » qui perdure jusqu'en 1973.

À trois reprises, un trio composé de deux généraux et un amiral assume la tête de l'État :

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
34 Juan Carlos Onganía
(1914-1995)
Coup d’ÉtatMilitaireIl déclare l'état de siège, interdit les partis politiques et les manifestations. Le Cordobazo provoque sa chute.
35 Roberto Marcelo Levingston
(1920-2015)
MilitaireDépassé par les difficultés et peu soutenu par l'armée, il démissionne.
36 Alejandro Agustín Lanusse
(1918-1996)
MilitaireIl met en œuvre le Grand Accord National pour le retour de la démocratie.

1973-1976 : retour du péronisme

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
37 Héctor José Cámpora
(1909-1980)
03/1973Parti justicialiste
38 Raúl Alberto Lastiri
(1915-1978)
Parti justicialiste
39 Juan Domingo Perón
(1895-1974)
09/1973Parti justicialiste3e mandat. Mort pendant son mandat.
40 María Estela Martínez de Perón
(1931)
Parti justicialisteDestituée par un coup d'État.

1976-1983 : « processus de réorganisation nationale »

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Entre le coup d'État de 1976 et le retour de la démocratie en 1983, l'Argentine vit sa dernière période de dictature militaire, l'auto-proclamé « Processus de réorganisation nationale ». Ce régime est marqué par la violence de sa répression qui fait près de 30 000 disparus.

Du au , le pays dirigé par un trio de généraux représentant les trois armes de l'armée argentine : Orlando Agosti pour l'armée de l'air, Emilio Eduardo Massera pour la marine et Jorge Rafael Videla pour l'armée de terre.

No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
41 Jorge Rafael Videla
(1925-2013)
Coup d'ÉtatMilitaireIl déclare l'état de siège et instaure le terrorisme d'État.
42 Roberto Eduardo Viola
(1924-1994)
Militaire
Carlos Alberto Lacoste
(1929-2004)
IntérimMilitairePrésident par intérim.
43 Leopoldo Galtieri
(1926-2003)
MilitaireIl démissionne à la suite de la défaite cinglante contre le Royaume-Uni pendant la guerre des Malouines.
Alfredo Oscar Saint-Jean
(1926-1987)
IntérimMilitaireNommé à la tête de l'exécutif le temps que la junte désigne le successeur de Galtieri.
44 Reynaldo Bignone
(1928-2018)
MilitaireDernier dictateur argentin. Il convoque de nouvelles élections.

Depuis 1983 : la démocratie contemporaine

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No PortraitNomÉlectionMandatAppartenance politiqueNotes
45 Raúl Alfonsín
(1927-2009)
1983Union civique radicaleVice-président : Víctor Hipólito Martínez.
Défenseur des droits humains, créateur de la Comisión Nacional sobre la Desaparición de Personas. Il soutient aussi le plan Austral qui est un échec.
46 Carlos Menem
(1930-2021)
1989Parti justicialisteVice-président : Eduardo Duhalde (1989-1991).
Une révision constitutionnelle réduit le mandat présidentiel de 6 à 4 ans, et instaure la réélection pour un deuxième mandat consécutif.
19952e mandat. Vice-président : Carlos Ruckauf (es).
47 Fernando de la Rúa
(1937-2019)
1999Union civique radicaleIl démissionne.
Vice-président : Carlos Álvarez (es) (1999-2000).
48 Adolfo Rodríguez Saá
(1947)
2001Parti justicialistePrésident provisoire élu par le Congrès.
49 Eduardo Duhalde
(1941)
2002Parti justicialistePrésident provisoire élu par le Congrès.
50 Néstor Kirchner
(1950-2010)
2003Parti justicialisteVice-président : Daniel Scioli.
51 Cristina Fernández de Kirchner
(1953)
2007Parti justicialistePremière femme élue à la tête du pays.
Vice-président : Julio Cobos.
20112e mandat.
Vice-président : Amado Boudou.
52 Mauricio Macri
(1959)
2015Proposition républicaineVice-présidente : Gabriela Michetti.
53 Alberto Fernández
(1959)
2019Parti justicialisteVice-présidente : Cristina Fernández de Kirchner.
54 Javier Milei
(1970)
2023en coursParti libertarienVice-présidente : Victoria Villarruel.

Articles connexes

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Notes et références

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Liens externes

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