Liberté de la presse

liberté fondamentale découlant des libertés d'opinion et d'expression
(Redirigé depuis Droit de la presse)

La liberté de la presse est l'un des principes fondamentaux des systèmes démocratiques qui repose sur la liberté d'opinion et la liberté d'expression.

La liberté de la presse, caricature de Johann Michael Voltz, 1819.

Fin 2022, 533 journalistes sont emprisonnés dans le monde, ils étaient 488 à la même date en 2021.

Les cinq pays détenant en prison le plus de journalistes en 2022 sont la Chine (110), la Birmanie (62), l'Iran (47), le Vietnam (39) et la Biélorussie (31).

Grands principes du droit de la presse

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International

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La liberté de la presse est considérée par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) comme une composante de la liberté d'expression (article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme).

La protection des sources d'information des journalistes, sans exceptions ni restrictions, est considérée comme « l'une des pierres angulaires de la liberté de la presse »[1]. Souvent confondue avec le secret professionnel, qui était son appellation initiale dans les chartes de déontologie, elle s'en distingue pourtant fondamentalement et n'est pas assurée de manière uniforme dans tous les pays industrialisés.

Suisse

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En Suisse, la Constitution fédérale prévoit que « la liberté de la presse, de la radio et de la télévision, ainsi que des autres formes de diffusion de productions et d’informations ressortissant aux télécommunications publiques est garantie. La censure est interdite. Le secret de rédaction est garanti » (article 17)[2].

Nature des atteintes à la liberté de la presse

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Les atteintes à la liberté de la presse se manifestent :

  • d'autre part, l'entrave au métier de journaliste, notamment :
    • l'assassinat de journalistes,
    • l'emprisonnement de journalistes,
    • l'enlèvement de journalistes,
    • l'agression de journalistes,
    • les menaces de journalistes.

En , Can Dündar éditorialiste du quotidien Cumhuriyet et lauréat du Prix Reporters sans frontières[3] est emprisonné dans les geôles turques pour des révélations sur des livraisons d’armes aux rebelles syriens[4]. Fin Can Dündar rédige le texte intitulé À l’Humanité[5] dans lequel il expose les principales raisons d'atteinte à la liberté de la presse dans le monde.

Situation dans le monde

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Classement mondial selon Reporters sans frontières

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« Presse libre, peuple libre », pancarte au Musée de la presse du Minnesota
La liberté de la presse dans le monde en 2024

Chaque année, l'ONG Reporters sans frontières établit une liste des pays du point de vue de leur liberté de la presse. Le classement mondial de la liberté de la presse est fondé sur les réponses aux enquêtes envoyées aux journalistes membres d'organisations partenaires de RSF, aussi bien qu'aux spécialistes de la question : les chercheurs, les juristes et les activistes des droits de l'homme. L'enquête porte sur des attaques directes faites aux journalistes et aux mass-média aussi bien que d'autres sources indirectes de pression contre la presse libre, comme la pression sur les journalistes par des lobbies. RSF note que le classement se préoccupe seulement de la liberté de presse et ne mesure pas la qualité du journalisme ni l'autocensure.

Le classement de RSF varie chaque année, en 2010 il établit les pays où la presse est la plus libre comme étant la Suède, la Finlande, les Pays-Bas et la Norvège, et range l'Iran, le Turkménistan, la Corée du Nord, et l'Érythrée aux dernières places. Les États-Unis et la France gravitent autour de la 40e place en 2014[6].

D'après le classement mondial de la liberté de la presse de RSF de 2014, l'Asie orientale, le Moyen-Orient et le nord-ouest de l'Afrique seraient les pires régions du monde pour la liberté de la presse et d'après le rapport, le facteur aggravant est la présence d'un conflit, comme l'attestent la chute de l'Égypte, de la Syrie, du Mali et de la République centrafricaine. Par ailleurs, les violences internes et les actes terroristes minent certains pays comme le Mexique, l'Irak, l'Iran, la Somalie, la République démocratique du Congo ou le Nigeria[6].

La recrudescence des violences pousse l'Assemblée générale des Nations unies à adopter en la première résolution sur la sécurité des journalistes et sur la création de la Journée internationale contre l'impunité des crimes contre les journalistes (célébrée le )[7].

« Prédateurs de liberté de la presse »

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L'association établit également une liste des « prédateurs de liberté de la presse », qu'elle met au point chaque année[8]. En 2006 ce sont cinq nouveaux noms qui augmentent la liste, cette année : le Premier ministre éthiopien Meles Zenawi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, les groupes armés tamouls du Sri Lanka, le chef des paramilitaires colombiens Diego Fernando Murillo Bejarano, et le chef de guérilla colombien Raul Reyes.

Classements

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Rang 2023[9]Rang 2022Rang 2021Rang 2017Pays[10]Situation en 2021
1111 NorvègeTrès bonne
5523 Finlande
4332 Suède
3244 Danemark
23856 Costa Rica
62865 Pays-Bas
321278 Jamaïque
1311813 Nouvelle-Zélande
97918 Portugal
1214107 Suisse
3123119 Belgique
261214 Irlande
21161316 AllemagneBonne
15191422 Canada
841512 Estonie
18151610 Islande
29311711 Autriche
52441825 Uruguay
48521920 Suriname
20212015 Luxembourg
19452121 Samoa
16222228 Lettonie
11102332 Liechtenstein
22182424 Namibie
27392519 Australie
55652630 Chypre (République de / pays reconnu par l'ONU)
33362727 Cap-Vert
792836 Lituanie
36322929 Espagne
62603026 Ghana
30253134 Trinité-et-Tobago
25353231 Afrique du Sud
26243340 Royaume-Uni
24263439 France
17273517 Slovaquie
50543637 Slovénie
58413742 Burkina Faso
65953848 Botswana
37533935 Andorre
144023 République tchèque
414152 Italie
474263 Corée du Sud
354345 Taïwan (non reconnu par l'ONU)
454443 États-Unis
45OECO
444649 Tonga
4751 Papouasie-Nouvelle-Guinée
534846 Roumanie
1044958 SénégalProblèmes sensibles
435059 République dominicaine
605160 Guyana
34135286 Seychelles
5341 Belize
835433 Chili
5567 Fidji
425674 Croatie
1015757 Madagascar
5865 Bosnie-Herzégovine
615961 Niger
6064 Géorgie
636156 Maurice
826270 Malawi
496379 Arménie
576454 Pologne
906584 Bhoutan
546681 Côte d'Ivoire
686772 Japon
6869 Mongolie
406950 Argentine
1077088 Grèce
107198 Timor-Oriental
72117 Maldives
1217397 Tunisie
707486 Togo
747584 Sierra Leone
767675 République turque de Chypre du Nord (non reconnu par l'ONU)
697796 Panama
567882 Kosovo
7989 Kirghizistan
1408073 Hong Kong (province chinoise)
848147 Malte
1158262 Salvador
968376 Albanie
8444 Comores
4685143 Gambie
978691 Israël
998753 Haïti
8868 Lesotho
288980 Moldavie
3890111 Macédoine du Nord
1109190 Pérou
729271 Hongrie
919366 Serbie
869455 Mauritanie
789577 Guinée-Bissau
8096105 Équateur
669794 Liberia
7998102 Ukraine
11399116 Mali
103100110 Paraguay
130101150 Éthiopie
11610295 Kenya
125103125 Angola
39104106 Monténégro
154105104 Koweït
95106100 Népal
11910799 Liban
10210893 MozambiqueDifficile
85109101 Guinée
117110107 Bolivie
92111103 Brésil
71112109 Bulgarie
108113124 Indonésie
11211478 Bénin
87115114 Zambie
127116118 Guatemala
94117108 Gabon
81118115 Congo-Brazzaville
73119144 Malaisie
123120122 Nigeria
15812192 Nicaragua
152122120 Afghanistan
109123121 Tchad
14312483 Tanzanie
133125112 Ouganda
98126113 République centrafricaine
135127141 Sri Lanka
105128123 Qatar
146129138 Jordanie
126130128 Zimbabwe
145131119 Émirats arabes unis
156132135 Palestine
155133126 Oman
139134129 Colombie
138135130 Cameroun
144136133 Maroc / Sahara occidental
106137142 Thaïlande
132138127 Philippines
118139145 Soudan du Sud
173140131 Birmanie
141152 Eswatini (ex-Swaziland)
161142136 Inde
128143147 Mexique
147144132 Cambodge
150145139 Pakistan
136146134 Algérie
147160 Burundi
159148137 Vénézuela
124149154 République démocratique du Congo
164150148 Russie
151140 Honduras
163152146 Bangladesh
165153155 Turquie
142154156 Brunei
155157 Kazakhstan
131156159 Rwanda
157169 Ouzbékistan
158153 Biélorussie
148159174 Soudan
129160151 SingapourTrès grave
141161167 Somalie
162149 Tadjikistan
167163158 Irak
164171 Guinée équatoriale
149165163 Libye
166166161 Égypte
167162 Azerbaïdjan
171168164 Bahreïn
168169166 Yémen
170170168 Arabie saoudite
172171173 Cuba
160172170 Laos
175173177 Syrie
177174165 Iran
178175175 Viêt Nam
162176172 Djibouti
179177176 Chine
176178178 Turkménistan
180179180 Corée du Nord
174180179 Érythrée
Rang 2023Rang 2022Rang 2021Rang 2017PaysSituation

Afrique

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Burundi

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Depuis la fin de la guerre civile, la presse se développe rapidement. La liberté de presse, clairement limitée pendant la phase de transition[11], est ensuite assez largement respectée[12]. Néanmoins, un certain risque existe encore à aborder des sujets tels que l'existence de groupes armés rebelles[13] ou certaines affaires de corruption[12].

La décennie 1998-2010 représenterait l’âge d’or de la presse « indépendante » au Maroc[14].

Dans le contexte du « printemps arabe », des réformes politiques et institutionnelles ont été entreprises qui comprennent certaines avancées législatives : ainsi, les grandes mobilisations menées par le mouvement du 20 Février (M20F) ont créé un climat de liberté relative, notamment pour ce qui concerne la presse et l’expression sur internet. Par ailleurs, la publication d’un rapport annuel relatif à la liberté de la presse est une nouveauté gouvernementale dans le sillage de la constitution de juillet 2011[14].

Néanmoins, l’ouverture de la presse marocaine est plus ou moins remise en cause par des instances internationales telles que Reporters sans frontières (RSF). Ainsi, le 19 novembre 2015, cinq journalistes et collaborateurs de médias, ont comparu devant le tribunal de première instance de Rabat, pour « atteinte à la sécurité et à l’intégrité de l’État » et « financement étrangers illégaux ». Il s’agit de journalistes ou contributeurs réguliers dans des médias marocains comme Lakome2 ou Zamane. Le procès concerne également Hicham Al-Miraat, ancien directeur de l’Association des droits numériques (ADN) et Mohamed Essabeur, président de l’Association marocaine pour l’éducation de la jeunesse (AMEJ), auxquels les autorités marocaines reprochent le non-respect des normes professionnelles de « rigueur » et de « déontologie » du journalisme d’investigation, contribuant à travers leurs publications à « ternir l’image du pays »[14]. RSF demande l’abandon de leur poursuite et considère qu’il est nécessaire que « le Maroc cesse le harcèlement politico-judiciaire à l’encontre des journalistes, visant ainsi à décourager toute voix critique »[14].

Dans le classement Freedom House (FH), le Maroc est placé dans la catégorie des pays « non libres »[14].

Pour Mohamed Naimi, « malgré le nombre élevé des titres de journaux et des sites d’information (plus de 100 dans la presse écrite et environ 500 sites d’information), la pluralité l’emporte sur le pluralisme, dans la mesure où tous ces supports de presse adoptent une ligne éditoriale presque unanimiste. »[14]. Le paysage médiatique se caractériserait ainsi par une homogénéisation des lignes éditoriales, l’État contrôlant la presse par l’intermédiaire de la publicité et de la distribution. Selon ce chercheur, ce contrôle s’exerce par « une multitude de moyens allant de l’intimidation et de la censure au boycott publicitaire, aux amendes arbitraires ». Plusieurs journaux ont été fermés comme Demain, Le Journal Hebdo, Assahifa ou Al Jarida Al Oula, certains journalistes ayant dû quitter la presse écrite pour rejoindre la presse électronique[14].

Il existerait par ailleurs une autocensure des médias qui serait quasi générale « car les journalistes intériorisent les sujets sensibles, ceux qu’ils n’abordent pas pour éviter les foudres du pouvoir. Par ailleurs, l’autocensure ne concerne pas seulement les sujets politiques, mais aussi les sujets sociétaux et culturels comme la sexualité et la religion. »[14].

En 2022, aux Assises internationales du journalisme, la situation de la liberté de la presse dans les pays arabes et du Maghreb est décrite comme étant « calamiteuse », le Maroc étant pointé du doigt pour être « excessivement répressif »[15].

En 2023, plusieurs titres de presse constatent la détérioration de la liberté de la presse au Maroc, alors qu’une résolution inédite du Parlement européen exige, en janvier, de mettre fin au « harcèlement de tous les journalistes » dans le pays[16],[17].

Des photojournalistes

Le Mali vit une crise de la presse due aux coûts de l'analphabétisme. Dans la métropole, Bamako (deux millions d'habitants), les plus grands quotidiens ont un tirage de seulement 1 malta romain[précision nécessaire]. Aussi, la radio est la plus importante source d'informations.

Les journalistes reçoivent parfois, à la place d'un salaire régulier, un pourboire de la maison où ils sont employés.

Aussi, les quelques journalistes régulièrement payés ne se risquent pas à aborder les thèmes des problèmes sociaux, comme la crise des écoles et l'augmentation rapide des prix.

Un journaliste français est expulsé moins d'une journée après sont atterrissage à Bamako en février 2022[18].

Olivier Dubois, qui travaille pour différentes rédactions est otage dans le pays depuis avril 2021[19]. Les journalistes maliens Hamadoun Nialibouly et Moussa M'Bana Dicko sont également retenus otages, respectivement depuis 2020 et 2021[20].

Amérique

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Mexique

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Au Mexique, 36 journalistes ont été assassinés entre 2011 et 2016 et 496 agressés dans la seule année 2016. Le pays est selon RSF le troisième plus dangereux au monde pour les journalistes après l'Afghanistan et la Syrie[réf. souhaitée].

Honduras

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Entre 2008 et 2017, 62 journalistes, photographes cadreurs et propriétaires de médias alternatifs, critiquant généralement les autorités au pouvoir, ont été assassinés[réf. souhaitée].

Ancien espace soviétique

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Russie

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Avec les assassinats d'Anna Politkovskaïa et d'Anatoli Voronined de l'agence de presse Itar-Tass en , l'indépendance des médias russes est mise en doute lorsque l'on sait que les deux principales chaînes de télévision publique (ORT et RTR) sont contrôlées par le gouvernement. Selon Marie Mendras, au moins la moitié des journaux télévisés de ces chaînes est dédiée aux faits et gestes du président Poutine[21]. Depuis 2003-2004, Moscou a resserré son emprise sur les chaînes de télévision privées telles que NTV. Après la prise d'otages de Beslan en 2004, les Izvestia avaient publié plusieurs photographies de la tragédie et le rédacteur en chef avait été renvoyé immédiatement.

En , le journaliste Ivan Golounov est arrêté pour trafic de drogue, dans ce que de nombreux journalistes dénoncent comme un coup monté[22]. Il est finalement libéré après avoir reçu un soutien sans précédent de la société civile et de nombreux journalistes russes[23], et toutes les charges à son encontre sont levées. Cet évènement est exceptionnel par sa résonance médiatique dans le pays, y compris auprès de médias pro-gouvernementaux. Cependant, plusieurs journalistes et défenseurs de la liberté de la presse en Russie restent emprisonnés, dans des affaires n'ayant pas eu le même écho dans la société civile[24].

Seuls l'internet, les radios et la presse moscovites (Novaïa Gazeta, Kommersant, Radio Echo de Moscou ou Radio Liberté) échappent aujourd'hui à la mainmise du pouvoir. Cependant, seulement 20 à 30 % de la population russe a accès au web[21].

Le 4 mars 2022, Vladimir Poutine signe une loi votée par la Douma limitant fortement la liberté d'expression et l'accès à l'information[25]. La loi prévoit jusqu'à 15 ans de prison pour quiconque publiera des informations mensongères sur le conflit en Ukraine[25]. Elle concerne les particuliers ainsi que les médias russes et étrangers[25]. Par exemple, le média indépendant russe Znak a fermé son site[25]. L'ONG Reporter sans frontières estime que le dirigeant russe est « clairement en train de mettre son pays sous cloche »[25]. Le classement de RSF place la Russie à la 150e place sur 180 États pour la liberté de la presse[25]. Le réseau social Facebook est également bloqué par les autorités russes depuis le 4 mars 2022[25].

Biélorussie

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Dzmitry Zavadski est probablement mort assassiné en 2000.

Avant la révolte qui débute en septembre 2022, 13 journalistes étaient emprisonnés en Iran. Depuis le début des manifestations, 34 autres sont emprisonnés, portant le total à 37[26].

Israël

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Israël jouit d’une liberté de la presse rare, au cœur du chaos moyen-oriental[27]. En Israël, avec son pluralisme idéologique et politique, la liberté de la presse est totale, même sur les sujets nucléaires[28]. Les journalistes israéliens « s'estiment garants des valeurs fondamentales du journalisme qui leur imposent de tout publier à condition que les sources soient honnêtes, fiables et bien définies »[28].

En revanche, « les journalistes, israéliens ou étrangers en poste en Israël, n'ignorent pas que le pays est en guerre et constamment menacé. Ils respectent scrupuleusement les instructions de la censure militaire car la sanction tombe irrémédiablement en cas de désobéissance : la carte de presse est supprimée et l'expulsion est immédiate »[28].

Aussi, face à la liberté dont jouissent la presse et les journalistes israéliens, ce sont souvent une majorité des rédactions qui s'autocensurent. En général, elles se focalisent sur les problématiques du peuple juif dans la société juive, comme la corruption, le logement ou le terrorisme, et ignorent les thèmes du conflit israélo-palestinien - hors périodes d'affrontement, de l'occupation et des constructions en Cisjordanie appelée Judée-Samarie en Israël, ou du sort des Palestiniens[27].

Xi Jinping remet en place dans les médias, les écoles et les universités chinois, un contrôle idéologique : la « liberté de la presse » est un des « sept périls » mis en avant par le Parti communiste chinois dans le document numéro 9[29],[30].

En 2014, un « examen idéologique » est instauré par le Parti communiste afin de « contrôler » l'ensemble des journalistes[31]. Ces derniers doivent connaître des règles essentielles, par exemple « il est absolument interdit à des articles publiés de faire état de commentaires contredisant la ligne du parti communiste chinois ». Ou encore « la relation entre le parti et les médias est celle du dirigeant et du dirigé »[32].

Union européenne

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En , un débat a animé le parlement concernant la liberté d'information. Ce débat a été conclu par la Commissaire Reding qui a indiqué qu'une législation européenne sur le pluralisme des médias était subordonnée à sa nécessité pour résoudre des problèmes liés au marché intérieur[33].

France

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Grèce

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En Grèce, la liberté de la presse est attaquée depuis que les conservateurs ont, en 2019, repris le pouvoir. Une nouvelle loi permet la mise sur écoute sans autorisation préalable du juge et l'emprisonnement ferme de tout auteur d'article considéré comme « fake news »[34]. Kyriákos Mitsotákis, Premier ministre depuis 2019, a officiellement pris le contrôle de la télévision nationale et de l'agence de presse nationale. De plus, l'écrasante majorité des médias sont dépendants des subventions gouvernementales[34].

En avril 2019, le journaliste spécialiste des affaires criminelles Giorgos Karaïvaz est assassiné devant son domicile[35].

Un rapport alarmant publié début 2022 par le Centre européen pour la liberté des médias et la presse en coordination avec Reporters sans frontières, la Fédération européenne des journalistes, Media Freedom Rapid Response, dénonce les attaques contre la liberté de la presse dans le pays[36].

Notes et références

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  1. CEDH, Financial Times LTD et autres c. Royaume-Uni (Cour EDH, 4e Sect. 15 décembre 2009, Req. no 821/03).
  2. Constitution fédérale de la Confédération suisse (Cst.) du (état le ), RS 101, art. 17..
  3. « Turquie. Can Dündar, lauréat du prix RSF pour la liberté de presse, a été écroué », sur courrierinternational.com, .
  4. Marie Jégo, « En Turquie, 2 journalistes poursuivis pour des révélations sur des livraisons d’armes aux rebelles syriens », sur lemonde.fr, .
  5. « Depuis sa prison, le message de Can Dündar à l’Humanité », sur humanite.fr, .
  6. a et b Classement RSF 2014.
  7. « RSF salue l'adoption par l'Assemblée nationale de l'ONU une résolution sur la sécurité des journalistes ».
  8. « 40 prédateurs de la liberté de la presse »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur RSF rsf;org, .
  9. « Classement 2023 | RSF », sur rsf.org (consulté le ).
  10. « Classement de la liberté de la presse 2021 », sur rsf.org.
  11. Les civils dans la guerre au Burundi : Victimes au quotidien, vol. 15, Human Rights Watch, (lire en ligne), « 20 (A) ». Notons au passage que c'est à Albert Mbonerane, militant pour les droits de l'homme avant la guerre civile mais aussi ministre de la Communication du gouvernement de transition, que revient la tâche de limiter la liberté de presse.
  12. a et b Jean-François Pollet, « Être journaliste au Sud », Imagine, no 96,‎ , p. 34-37 (résumé).
  13. « Burundi: le journaliste Hassan Ruvakuki est libre », (consulté le ).
  14. a b c d e f g et h Mohamed Naimi, Liberté de presse écrite au Maroc : L’évolution au regard de l’évaluation, , L’Année du Maghreb, 15, 2016, doi.org/10.4000/anneemaghreb.2786.
  15. Stéphane Gallois, Liberté de la presse : le Maroc, mauvais élève du monde arabe, ouest-france.fr, 23 mars 2022.
  16. Nathalie Funès, « Personne ne voulait voir la situation dramatique de la liberté de la presse au Maroc », nouvelobs.com, 13 février 2023.
  17. Maroc : Le Parlement européen critique vivement la répression des journalistes, 20minutes.fr, 19 janvier 2023.
  18. « Mali : un journaliste français expulsé », sur RSF, (consulté le ).
  19. Pierre Alonso, « Olivier Dubois, otage au Mali: dix mois d’émoi », sur Libération (consulté le ).
  20. « N’oublions pas Hamadoun Nialibouly, Olivier Dubois et Moussa M'Bana Dicko, journalistes otages au Mali », sur ifj.org (consulté le ).
  21. a et b Une Russie imprégnée de violence - Entretien avec Marie Mendras, Le Monde, 14 octobre 2006. Marie Mendras est chercheuse au Centre d'études et de recherches internationales (CERI), professeur de politique russe à l'institut d’études politiques de Paris.
  22. « Ivan Golounov, un journaliste d’investigation russe arrêté à Moscou pour détention de drogue », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  23. « Russie : le journaliste Ivan Golounov disculpé après une mobilisation "historique" », sur lexpress.fr, .
  24. « Après la libération d’Ivan Golounov, RSF appelle à la mobilisation pour les autres journalistes emprisonnés en Russie », sur rsf.fr (reporters sans frontières), .
  25. a b c d e f et g « Guerre en Ukraine : cinq questions sur la loi de censure votée en Russie, qui condamne toute "information mensongère" sur l'armée », sur France Info, (consulté le )
  26. « L’Iran alimente le nombre record des journalistes emprisonnés dans le monde », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. a et b « Presse en Israël : le tabou de l’occupation », sur parismatch.com, (consulté le ).
  28. a b et c Jacques Benillouche, « Israël: l'affaire de l'espionne Anat Kam », sur Slate.fr, (consulté le ).
  29. (en) Chris Buckley, « China Warns Officials Against ‘Dangerous’ Western Values », sur nytimes.com, .
  30. (en) « Document 9: A ChinaFile Translation How Much Is a Hardline Party Directive Shaping China’s Current Political Climate? », 11 août 2013.
  31. Dorian Malovic, Examen idéologique pour les journalistes chinois 29 avril 2014.
  32. Patrick Saint-Paul, « Les journalistes chinois contraints de passer un examen d'idéologie », sur lefigaro.fr, .
  33. Première session plénière d'octobre : dossier complet - Parlement européen, 6 octobre 2009.
  34. a et b « Liberté de la presse : la situation en Grèce ne cesse de se dégrader », sur Franceinfo, (consulté le ).
  35. « Grèce : un journaliste spécialiste des affaires criminelles assassiné devant chez lui », sur Franceinfo, (consulté le ).
  36. Fabien Perrier, « Pressions, menace, assassinat: en Grèce, le journalisme à rude épreuve », sur Libération (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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Articles connexes

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Liens externes

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