Vers (Lot)

ancienne commune française du département du Lot

Vers est une ancienne commune française, située dans le département du Lot en région Occitanie (en région Midi-Pyrénées avant 2016). Elle a fusionné en 2017 avec Saint-Géry pour former la nouvelle commune de Saint Géry-Vers.

Vers
Vers (Lot)
Moulin sur la rivière Vers et cascade.
Administration
PaysDrapeau de la France France
RégionOccitanie
DépartementLot
ArrondissementCahors
IntercommunalitéCommunauté d'agglomération du Grand Cahors
StatutCommune déléguée
Maire délégué
Mandat
Jérôme Gilles
2017-2020
Code postal46330
Code commune46331
Démographie
GentiléVersois
Population418 hab. (2014 en augmentation de 0.72 % par rapport à 2009)
Densité23 hab./km2
Géographie
Coordonnées 44° 29′ 12″ nord, 1° 33′ 15″ est
Altitude129 m
Min. 110 m
Max. 351 m
Superficie17,94 km2
Élections
DépartementalesCahors-2
Historique
Fusion
Commune(s) d'intégrationSaint Géry-Vers
Localisation
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Vers

Géographie modifier

La situation exceptionnelle de la commune, à l’embouchure de la vallée du Vers et sur la rive droite de la vallée du Lot, offre des paysages contrastés qui constituent son attrait majeur.

Ce territoire, aux portes du parc naturel régional des Causses du Quercy, est marqué par le caractère très préservé de son environnement. La richesse de son patrimoine naturel, de sa faune et de sa flore, contribue à son attractivité et à la qualité de son cadre de vie. Des espaces importants sont d’ailleurs identifiés au titre des Zones Naturelles d’Intérêt Écologique et Faunistique, d’autres sont reconnus au travers de la directive européenne des Zones Natura 2000. Ces mesures d’inventaires et de protections concernent principalement la vallée du ruisseau de Nouaillac, la vallée du Vers et celle de la rivière du Lot.Les vallées entaillent profondément les plateaux ouverts des causses calcaires. Elles sont encadrées par des versants rocheux (les cévennes), avec d’impressionnantes falaises du haut desquelles se découvre un panorama exceptionnel. La vallée du Lot offre un étagement qui se répète de boucle en boucle, avec une large plaine fertile et des terrasses sur lesquelles s’implante le bâti. Le cours sinueux du Vers, plus intime, est ponctué de petites cascades et d’un chapelet de moulins à eau, comme le moulin de Raffy ou l’ancienne papeterie de la Carderie.

La fraîcheur verdoyante des fonds de vallées s’oppose aux étendues plus sèches et rocailleuses de deux plateaux caussenards, le causse de Trégantou et le causse de Vers. Occupés autrefois par la vigne, ces espaces sont entretenus par une agriculture d’élevage ovin et bovin. Ils conservent quelques mas traditionnels avec une architecture rurale remarquable. Reliés par un réseau de chemins et un maillage de murets, ils sont ponctués de nombreuses cabanes de pierres sèches (cazelles ou gariottes) de formes variées. Ce contexte favorise aujourd’hui le développement du tourisme et des activités de nature avec la randonnée pédestre ou le cyclotourisme et permet de pratiquer de nombreux loisirs liés à la présence de l’eau, comme la navigation, la baignade, le canoë ou la pêche.

Communes limitrophes modifier

Toponymie modifier

Vers doit son nom à un arbre : l'aulne qui se dit en occitan verno. Le toponyme Vers fait donc référence à un ruisseau bordé d'aulnes[2].

Histoire modifier

Le bourg est implanté au pied de hautes falaises calcaires, sur une petite terrasse située au point de confluence de deux cours d’eau, le Lot et le ruisseau du Vers.Il se constitua au Moyen Âge autour d’un château, un castrum sans doute essentiellement défensif qui dépendait des comtes de Toulouse. Il occupait une position stratégique dans la vallée et fut désarmé à la fin du XIVe siècle.

Du village ancien, se distinguent encore les différents quartiers :

  • l’îlot du castrum, installé au rebord d’une terrasse en surplomb sur la rivière, dont certains bâtiments ont été récemment aménagés en équipement communal ;
  • le cœur du village ancien, accessible par le vieux pont et la place de la Planquette, qui se prolonge par un faubourg, le long de la rue du mas de Lucet parallèle à la rive gauche du Vers ;
  • et à l’entrée, sur la rive droite, un noyau circulaire délimité par un barry qui entoure une tour médiévale dite des Chartreux.

L’histoire plus récente apporta des bouleversements importants dont le village conserve des traces significatives. L’organisation actuelle est héritée des travaux d’infrastructure réalisés au cours du XIXe siècle pour la modernisation des transports.

Avec l’essor de la batellerie en aval de Cahors, les bords du Lot ont été réaménagés et plus de 1000 bateaux passaient à Vers. L’écluse construite en 1836 est aujourd’hui remise en service pour la navigation de plaisance.Pour la création d’une route le long de la vallée du Lot, un nouvel axe a été percé dans le village ancien, avec un nouveau pont construit en 1862 par l’ingénieur Montois, dont la rue principale actuelle porte encore le nom.Dans la poursuite de ces travaux, l’ancienne église, jugée « insalubre », a été démolie vers 1860 et remplacée par l’église actuelle reconstruite en 1874 suivant un nouvel axe ouvert sur la voie.

À l’arrivée du chemin de fer en 1886, l’édification d’un talus et d’un pont a coupé le village de la rivière. De nouveaux espaces se sont développés autour de la gare, actuellement reconvertie en logement et mise en valeur par une peinture murale originale.

Le bourg a hérité de toutes ces mutations une organisation complexe, avec des ambiances pittoresques et variées. La découverte des quartiers bas, des rives du Vers avec la cascade et les moulins, du vaste espace ombragé du communal, réserve souvent des surprises au visiteur attentif.

Politique et administration modifier

Liste des maires successifs[3]
PériodeIdentitéÉtiquetteQualité
18021826Joseph Davy  
18261831Pierre Dufour  
18311842François Dufour  
18421846Jean Cambornac  
18461871François Dufour  
18711882Louis Delfour  
18821885Jean Constant  
18851893Denis Janin  
18931895Jacques Delfour  
18951901Denis Janin  
19011902Louis Cambornac  
19451977Louis Gisbert  
19771983Pierre MarsanneDVG 
19842001Christian Delfour  
mars 2001juin 2012
(démission[4])
Michel Marsanne  
septembre 2012[5]8 mars 2016
(démission[6])
Gérard Hée  
8 mars 2016[6]En coursJérôme Gilles  
Les données manquantes sont à compléter.

Démographie modifier

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[7]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[8],[Note 1].

En 2014, la commune comptait 418 habitants, en augmentation de 0,72 % par rapport à 2009 (Lot : 0,05 %, France hors Mayotte : 2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
179318001806182118311836184118461851
7658878969411 2321 001930943908
185618611866187218761881188618911896
903890870822819810806703646
190119061911192119261931193619461954
639593556514506460432368382
196219681975198219901999200820132014
367380357337390398413416418
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[9] puis Insee à partir de 2006[10].)
Histogramme de l'évolution démographique

Au début du XXe siècle, Vers comptait 593 habitants[11].

Lieux et monuments modifier

Église Notre-Dame de Velles.
Le Lot à Vers (46).

La commune de Vers peut se réclamer d’un long passé qui se lit dans son patrimoine bâti. Quelques maisons du village conservent des vestiges médiévaux encore identifiables.

  • La tour des Chartreux située sur le versant du Vers opposé au castrum, est un élément d’un logis du XIVe siècle, avec deux tours qui conservent des archères cruciformes à double croisillon (actuellement occupé par l’hôtel de la Truite dorée).
  • Le château des Anglais, niché dans les falaises qui dominent le village, est une construction qui ferme un refuge aménagé en avant d’une grotte. De nombreuses fortifications de ce type, issues de la nécessité de se protéger dans les périodes de troubles qui ont marqué l’histoire du Quercy, jalonnent la vallée du Lot.
  • L’Église Saint-Crépin de Vers (Vitraux de L.V. Gesta).
  • L’Église Notre-Dame de Velles (Notre-Dame-de-Vêles[12]), isolée au bord du Lot et entourée d’un petit cimetière, a été construite au XIIIe siècle. Avec sa coupole, son clocher de croisée massif, son court transept et son abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four, elle offre une architecture représentative des églises romanes du Quercy à cette époque. Elle a été classée en 1913 au titre des Monuments historiques[13] et ses abords sont protégés par un site inscrit depuis 1976. La tradition locale la dédie aux mariniers et attribue son nom aux voiles (vela en occitan) des gabares qui naviguaient sur le Lot ou à celles d’un moulin-bateau ancré à proximité. Un pèlerinage important a lieu au , tous les ans.
  • La Préhistoire a laissé de nombreuses traces dans la région, dont la grotte ornée de Pech Merle, située sur la commune limitrophe de Cabrerets, est l’exemple le plus remarquable. Des sites dispersés sur la commune ont été inventoriés par les archéologues, comme le dolmen de Trégantou et l’abri du Cuzouls. L’époque gauloise est aussi présente avec l’éperon barré du Roc de Colonjac et l’oppidum de Saint-Crépin. Ils témoignent de cette longue histoire de l’occupation humaine et restent encore à étudier.
  • L’aqueduc de Vers, aqueduc gallo-romain, qui alimentait en eau la ville de Cahors du Ier au Ve siècle, trouve sa source dans la vallée du Vers et serpente, en conduites souterraines ou à flanc de falaise, en surplomb des vallées sur une trentaine de kilomètres[14]. Les vestiges remarquables qui subsistent sur la commune, dominant le Lot et le Vers, sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments Historiques en 1953[15]. Les recherches archéologiques conduites depuis 1997, sous la direction de Didier Rigal, ont permis de mettre au jour de nouveaux éléments, de repérer les captages, et de mieux comprendre ainsi l’importance de cet ouvrage exceptionnel.
  • le sentier de grande randonnée GR 46 allant de Tours (Indre-et-Loire) à Toulouse (Haute-Garonne) passe au cœur du village.

Vers dans la littérature modifier

Dans le poème d’Aragon, Le Conscrit des cent villages, écrit comme acte de Résistance intellectuelle de manière clandestine au printemps 1943, pendant la Seconde Guerre mondiale[16], les lignes 73 Vers Pré-en-Paille ou Trinquetaille et 74 Vers Venouze ou vers Venizy peuvent donner lieu à plusieurs interprétations.

Dans la ligne 74, il semble normal de privilégier la lecture de Vers comme une préposition.

En revanche, en l'absence de ponctuation et de répétition de vers avant Trinquetaille, il faut probablement lire la ligne 73 comme une succession de trois noms de villages : Vers, Pré-en-Paille, Trinquetaille.

Vers peut alors faire référence à quatre lieux au choix :

Personnalités liées à la commune modifier

Ces paysages remarquables ont depuis longtemps attiré les visiteurs, comme en témoigne la renommée de l’auberge de la Truite dorée au début du siècle dernier. Ils ont ainsi inspiré des artistes, depuis André Derain dont des tableaux peints à Vers en 1912 sont au musée de l'Ermitage ou au MoMA, jusqu’à Sally et Jeffery Stride qui habitent et travaillent aujourd'hui dans la commune.

Voir aussi modifier

Références modifier

  1. Carte IGN sous Géoportail
  2. Gaston Bazalgues, « Les noms des communes du Parc », Les cahiers scientifiques du Parc naturel régional des Causses du Quercy, vol. 1,‎ , p. 115 (lire en ligne)
  3. « Les maires de Vers », sur Site francegenweb, (consulté le ).
  4. « Vers. Le maire et son adjoint démissionnent », sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
  5. « Espère. Gérard Hée élu maire », sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
  6. a et b « Jérôme Giles élu nouveau maire du village », sur La Dépêche du Midi, (consulté le )
  7. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  8. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  9. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  10. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 200620072008200920102011201220132014.
  11. Le Lot partie Chemins de fer p. 199 - Armand Viré - Réédition de l'ouvrage de 1907 - (ISBN 2-7455-0049-X)
  12. Notre-Dame-de-Vêles, graphie retenue par les Monuments historiques
  13. « Église Notre-Dame-de-Vêles », notice no PA00095281, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  14. « Vers - Histoire - Aqueduc », sur Vers au cœur de la vallée du Lot (consulté le ).
  15. « Aqueduc », notice no PA00095280, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
  16. Louis Aragon, « Le Conscrit des cent villages », publié initialement dans La Diane française, consulté dans Pierre Seghers, La Résistance et ses poètes : France, 1940-1945, Paris : Seghers, 2004 (2e édition). (ISBN 2-232-12242-5), p. 373-375

Notes modifier

  1. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

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