Gouvernement Camille Chautemps (4)

gouvernement de la France du 18 janvier au 10 mars 1938

Le quatrième gouvernement Chautemps a duré du au .

Gouvernement Camille Chautemps IV

Troisième République

Description de l'image defaut.svg.
Président de la RépubliqueAlbert Lebrun
Président du Conseil Camille Chautemps
Formation
Fin
Durée1 mois et 20 jours
Composition initiale
CoalitionFront populaire (PRRRS-USR-JR et soutien sans participation de la SFIO et du PC-SFIC)
Représentation
XVIe législature
386  /  608

Composition modifier

PortefeuilleTitulaireParti
Président du ConseilCamille ChautempsPRRRS
Vice-président du ConseilÉdouard DaladierPRRRS
Ministres d'État
Ministre d'ÉtatLudovic-Oscar FrossardUSR
Ministre d'ÉtatGeorges BonnetPRRRS
Ministres
Ministre de la Défense nationale et de la GuerreÉdouard DaladierPRRRS
Ministre de la JusticeCésar CampinchiPRRRS
Ministre de l'IntérieurAlbert SarrautPRRRS
Ministre des Affaires étrangèresYvon DelbosPRRRS
Ministre des FinancesPaul MarchandeauPRRRS
Ministre de la Marine militaireWilliam BertrandPRRRS
Ministre de l'AirGuy La ChambrePRRRS
Ministre de l'Éducation nationaleJean ZayPRRRS
Ministre des Travaux publicsHenri QueuillePRRRS
Ministre du CommercePierre CotPRRRS
Ministre de la Marine marchandePaul ElbelPRRRS
Ministre de l'AgricultureFernand ChapsalPRRRS
Ministre des ColoniesThéodore SteegPRRRS
Ministre du TravailPaul RamadierUSR
Ministre des PensionsRobert LassallePRRRS
Ministre des Postes, Télégraphes et TéléphonesFernand GentinPRRRS
Ministre de la Santé publiqueMarc RucartPRRRS
Sous-secrétaires d’État
Sous-secrétaire d’État à la Présidence du ConseilÉmile LaurensPRRRS
Sous-secrétaire d’État au Service des Étrangers et de l’ImmigrationPhilippe SerreJR
Sous-secrétaire d’État à l'IntérieurRaoul AubaudPRRRS
Sous-secrétaire d'État aux Affaires étrangèresFrançois de TessanPRRRS
Sous-secrétaire d’État aux FinancesMax HymansUSR
Sous-secrétaire d’État à l'AgricultureAndré LiauteyPRRRS
Sous-secrétaire d’État à la Marine militaireMaurice Delom-SorbéJR
Sous-secrétaire d’État à l'Éducation nationale chargé de l'Enseignement techniqueAlfred Jules-JulienPRRRS
Sous-secrétaire d'État aux Travaux publicsJean-Alexis JaubertPRRRS
Sous-secrétaire d’État à l’Éducation nationale chargé l’Éducation physiqueLéon CoursonPRRRS
Sous-secrétaire d’État au CommerceMaxence BibiéPRRRS
Sous-secrétaire d’État aux ColoniesGaston MonnervillePRRRS
Sous-secrétaire d’État au TravailGabriel LafayeUSR

Politique menée modifier

 : La dégradation de la situation financière de la France oblige Camille Chautemps à demander les pleins pouvoirs financiers à la chambre. Le refus de la SFIO de voter la loi sur les pleins pouvoirs conduit le gouvernement à démissionner le lendemain.

Politique étrangère : l'Anschluss modifier

Tout comme l’avait finalement été le gouvernement Sarraut II à l’occasion de la remilitarisation de la Rhénane en 1936, le gouvernement Chautemps IV est remarqué pour sa passivité devant l'Anschluss (annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie), de même que le gouvernement Blum II qui lui succédera du 13 mars au 8 avril 1938.

La France est donc restée sans réagir militairement à ces deux violations du traité de Versailles par l’Allemagne, ainsi qu’à celles qui l’avaient précédées ou suivies, jusqu’au 2 septembre 1939 où elle lui déclarera enfin la guerre. Mais sans pour autant la lui faire, puisque le conflit entre les deux pays ne commencera véritablement que le 10 mai 1940, date de la grande offensive allemande.

Hitler, avide de réaliser l'Anschluss, convoqua le chancelier d'Autriche Schuschnigg à Berchtesgaden le , et le somma de remettre le pouvoir aux nazis autrichiens. Quoique les clauses de cet ultimatum aient été tenues secrètes, les gouvernements français et anglais étaient parfaitement informés de ce qui se tramait.

S'ensuivit durant un mois une crise dramatique durant laquelle Schuschnigg et le président autrichien Miklas tentèrent de résister aux pressions hitlériennes, mais en vain, en raison de la passivité de l'Italie de Mussolini, favorable au projet d'annexion, et ce qui est plus grave, de la France et du Royaume-Uni, puissances garantes des traités de Versailles et de Saint-Germain-en-Laye en 1919. La France se borna à conseiller à Schuschnigg par son ambassadeur Puaux d'organiser un plébiscite sur l'unification [1].

L'organisation de ce plébiscite, dont la date était fixée le dimanche , précipita l'agression hitlérienne.

Le , Chautemps démissionna. Le , alors que les députés français s'occupaient de former un n-ième gouvernement, Hitler, pour empêcher la tenue du plébiscite, fit entrer ses troupes en Autriche après avoir contraint Schuschnigg à la démission. L'Autriche fut aussitôt soumise à la terreur nazie.

Quoique dûment informés par les services diplomatiques des manigances qui avaient conduit à l'annexion de l'Autriche, tant le gouvernement Chautemps (et le gouvernement Blum qui lui succéda), que simultanément celui de l'Angleterre, dirigé par Chamberlain, laissèrent commettre ce méfait sans réagir.

L'annexion de l'Autriche fut suivie en 1938 par l'agression de la Tchécoslovaquie, ce pays se trouvant désormais bordé sur trois côtés par le territoire du IIIe Reich.

Notes et références modifier

  1. William Shirer, Le IIIe Reich, Stock,

Annexes modifier

Articles connexes modifier